Les neurosciences pourraient faire bouger les lignes dans la conduite des entreprises.
Nimbé du prestige et de la légitimité des neurosciences, le leader cognitif perce dans les cercles managériaux. En trois modes d’action.
#1 Décider en pleine conscience
Au campus de l’innovation managériale, organisé le 25 novembre 2017 à l’Essec, les dirigeants et managers ont vécu une expérience inédite. Il a été mis en évidence les biais cognitifs qui parasitent la prise de décision . « La gestion des talents s’appuie traditionnellement sur l’évaluation de la performance passée ». Projeter les potentialités de chacun, sans catégoriser les personnes, ouvre de nouvelles perspectives. Comprendre ces mécanismes et réfléchir à des stratégies dites « cognitives » pour les atténuer permet aux dirigeants de décider « en pleine conscience ». L’idée n’est plus uniquement de libérer l’entreprise, mais aussi les cerveaux.
#2 Privilégier la pédagogie de l’erreur
« Une pédagogie de l’erreur est préférable au droit à l’erreur qui mène à une impasse cognitive ». Pour une raison : les groupes de travail qui admettent les erreurs seraient beaucoup plus performants collectivement. Quelques entreprises adoptent d’ailleurs des « walls of failures », de grands panneaux sur lesquels les collaborateurs notent leurs échecs et erreurs. « Le cerveau fonctionne en permanence en ‘test and learn’. Mettre fin à ce process entrave le développement individuel et collectif. »
#3 Adopter un nouveau tempo
Alors que les réunions des comités de direction sont consacrées à échanger, à analyser, à trouver des solutions et à décider, il est essentiel d’encourager les dirigeants à fractionner ces rencontres en temps distincts, l’un pour décider, l’autre pour explorer et ainsi de suite. Ce tempo serait plus adapté aux mécanismes cognitifs, mais il entraînerait une petite révolution au sein des Codir du lundi matin. « Les directions ont encore beaucoup de mal avec ces sujets ». Cet enseignement précieux tiré de l’observation des grands singes devrait leur être utile : la capacité à exprimer et à partager des émotions dans un groupe demeure indispensable à la mise en oeuvre des bons comportements.
Source : business.lesechos.fr
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