La moitié des PME ont du mal à recruter des profils experts, ce qui freine leur développement, montre un sondage OpinionWay pour JAM, société de portage salarial, publié ce jeudi 4 octobre.
La petite musique se fait de plus en plus entêtante : les entreprises ont du mal à trouver les compétences dont elles ont besoin pour se développer. Dans un sondage OpinionWay pour la société de portage salarial JAM, 52% des dirigeants ou DRH de PME et petites ETI (de 10 à 499 salariés) affirment avoir des difficultés à embaucher notamment des profils experts. Les entreprises les plus touchées sont celles de plus de 50 salariés (63% peinent, contre 48% des 10 à 19 salariés), celles de l’industrie et du BTP (64% contre 37% dans les services), et les PME de province (60% contre 27% en région parisienne).
« Il y a très clairement un fossé entre Paris et la province, qui se désertifie, analyse Frédéric Biard, président de JAM. On pourrait croire que les difficultés viennent du niveau des rémunérations. Mais les chefs d’entreprise les expliquent avant tout par le manque de qualification des candidats, puis par l’absence de candidats, qui peut s’expliquer par le manque d’intérêt pour les postes recherchés ou par l’isolement de la zone géographique du recrutement. » Citée comme un frein par 13% seulement des dirigeants, l’exigence salariale des candidats n’arrive qu’en 4e position. Elle est plus souvent évoquée par les patrons d’Ile-de-France que par ceux des autres régions.
Recrutement sous tension
Le problème des dirigeants n’est donc ni les commandes, ni l’argent, même si Alexandre Mortier, à la tête du bureau d’étude E&T symbiose sur les textiles intelligents à Tourcoing, aimerait bien trouver 500 000 euros pour lancer sa propre marque mais plutôt du côté des compétences.
« Je n’arrive pas à recruter, nous devons refuser du boulot. C’est compliqué pour les métiers du numérique et sur d’autres postes comme la logistique je suis obligé d’aller chercher des personnes en Espagne ou en Pologne » se désole Frédéric Motte. Lors d’une table ronde de l’université d’été du Medef, Christophe Catoire, le président France d’Adecco indiquait que son groupe avait dû refuser 100 000 missions l’an dernier (pour 600 000 réalisées) faute de recrues. Alexandre Saubot, le président de l’ETI Haulotte (ex-président de l’UIMM) tempère en estimant que « ce manque de compétences est surtout pénalisant lorsque le besoin est immédiat » mais concède que « les temps de recrutements s’allongent : ce qui nous prenait trois mois peut en nécessiter six. »
Faute de candidat, les PME attendent
Une PME sur deux se dit même freinée dans son développement par ses difficultés de recrutement. Parmi celles qui peinent à trouver les bons profils, la plupart (41%) adoptent une position attentiste et ne font rien. La deuxième réaction des chefs d’entreprise consiste à recruter une personne en CDD ou en intérim, le temps de la mission ; la troisième à former des collaborateurs en interne. 11% des entreprises annoncent avoir transféré la mission qu’elles voulaient confier à un nouvel arrivant, à un salarié déjà en place, en plus de son travail habituel ! Et 4% des PME renoncent au recrutement. Que les candidats ne rêvent pas : 1% seulement des entreprises ont cédé aux exigences du candidat pour trouver coûte que coûte un salarié.
Société de portage salarial, JAM voulait savoir si ces entreprises, face à leurs difficultés de recrutement, pensaient à recourir à un prestataire extérieur. Seules 7% des PME ont adopté cette solution, alors qu’elles sont 57% à avoir déjà eu recours à des sociétés de services ou à des indépendants. « Pour 45% des entreprises, recourir à un prestataire extérieur présente un risque ! On n’est pas un peuple d’indépendants ! » regrette le dirigeant de JAM.
Source : usinenouvelle.com
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