Pour beaucoup de collaborateurs, prendre la parole devant un auditoire constitue un véritable supplice : sueurs froides, estomac noué, balbutiements… Pour surmonter l’épreuve, une bonne préparation est essentielle.
Prendre la parole en public est une nécessité pour nombre de cadres en entreprise, mais pas uniquement, la situation se présente par exemple lors d’un entretien d’embauche. Si quelques-uns semblent naturellement à l’aise et paraissent dominer leur sujet en toutes circonstances, pour la grande majorité, un face-à -face avec un auditoire ne s’improvise pas.
Il exige une préparation minutieuse, la connaissance des techniques oratoires et une bonne dose de confiance en soi. Lors d’interventions extérieures, les entreprises comprennent assez rapidement qu’au travers de l’élocution d’un de leur collaborateur, c’est l’ensemble de l’image de la société qui sera jugée. En interne, l’enjeu de la prise de parole est un peu différent lors de réunions face à une équipe ou même l’ensemble du personnel : il faut être compris, faire passer un message et susciter l’adhésion.
Alors, si chaque fois que vous devez vous exprimer publiquement, vos mains deviennent moites, vos tripes se tordent, votre mémoire vacille, retenez les 5 points suivants.
VOICI 6 CONSEILS POUR UNE PRISE DE PAROLE MAÎTRISÉE :
1. Se connaître soi-même
La prise de parole en public commence par l’apprentissage de l’affirmation de soi par rapport aux autres. Il faut se connaitre soi-même, à défaut de connaitre tous ses interlocuteurs. Ensuite viennent les techniques propres à la prise de parole en public, la préparation de ce que l’on veut dire, la maîtrise de la communication non-verbale qui s’exprime par les gestes, l’utilisation de l’émotion pour convaincre. Tout cela s’analyse et se prépare.
2. Apprivoisez l’inconnu
Tout ce qui est prévisible doit être maîtrisé pour n’avoir à gérer que l’imprévu. Le contexte compte autant que le contenu. Renseignez-vous au maximum sur le lieu où vous devrez faire votre présentation (la taille de la salle, le nombre d’auditeurs, leur identité/fonction, votre positionnement par rapport à eux : à la même table, debout face à eux, sur une estrade, en bas d’un amphi…, le matériel : devrez-vous apporter le vôtre, y aura-t-il des câbles, des micros, un écran, etc.)
Dans le cadre d’un entretien d’embauche, la seule variable, c’est le responsable du recrutement. Par exemple, pour un recruteur, le candidat n’est pas tout à fait anonyme, mais lui l’est pour le candidat. Il convient donc de connaitre au mieux l’entreprise et la fonction pour laquelle on postule. Il faut prévoir les questions les plus imprévisibles et s’y préparer à l’avance avec des réponses constructives.
3. Soignez son apparence extérieure
Si la connaissance des lieux est primordiale pour une prise de parole efficace, la maîtrise de son apparence ne l’est pas moins. Il faut s’assurer qu’aucun tic, aucune gestuelle ne viendra perturber la bonne compréhension de votre discours.
Parmi les éléments liés à la préparation physique de l’orateur, les mains jouent un rôle essentiel. Rappelez-vous, au début de sa vie politique, lorsqu’il prenait parole, les mains de Jacques Chirac s’agitaient sans cesse. Un jour, un conseiller lui a proposé de poser ses mains à plat sur son bureau, et ses discours ont gagné en clarté…
Il faut, dans la mesure du possible, éviter de se toucher le visage, de jouer avec des objets (stylo, collier, feuille de papier), de tapoter du pied, de garder les mains dans les poches, ou encore d’avoir un regard fuyant. Pour éviter que le public ne s’ennuie, il faut qu’il se sente impliqué, comme dans une conversation. Tout commence donc par le regard : ne le laissez pas sur vos notes ou à vos pieds. Il s’agit de créer le contact avec l’auditoire, de distribuer votre attention. Pour vous rassurer, vous pouvez regarder une personne que vous connaissez bien ou un spectateur qui semble bienveillant. Mais attention, ne restez pas toujours fixé sur le même : essayez de regarder partout dans la salle, pour que chaque spectateur se sente impliqué.
Dès votre entrée, vous devez apparaître dynamique et assuré(e). La première impression détermine l’attention du public : qui a envie d’écouter un intervenant qui arrive en traînant des pieds ? Votre posture et vos gestes ont une signification : si votre angoisse est trop visible, les auditeurs ne verront qu’elle.
4. S’entraîner et répétez son texte
Si possible, répétez votre prise de parole devant quelqu’un. Répéter à voix haute, tout d’abord, vous indique si votre texte supporte d’être dit. Des phrases trop longues, des tournures élaborées, des mots rares, sont plus fastidieux à percevoir qu’un texte rédigé en style parlé. Ou sinon, enregistrez votre intervention et vous saurez si votre débit est trop rapide ou trop lent, pour traquer les tics de langage (euh, bref, donc…) et les gestes parasites.
En dernier recours, dans les minutes qui précèdent l’entretien, le temps de parcourir un couloir ou de prendre un ascenseur, un dernier check-up mental s’impose. C’est la Lift Rehearsal, la répétition des répétitions. Il s’agira d’éliminer une quantité de préoccupations parasites en vérifiant le physique (coiffure, maquillage, cravate, lacets, mouchoir), le matériel (informatique, diapositives, pointeur laser), et en passant rapidement en revue le contenu du discours (le plan, les moments forts, la conclusion).
5. Éliminez le trac
Le trac est une manifestation physique normale. En général, il se dissipe dans l’action réelle. Pour y remédier, au moins partiellement, le mieux est tout d’abord de maîtriser son sujet d’intervention, connaître le lieu, l’environnement, le public. Il existe tant et plus de remèdes « garantis » pour estomper l’angoisse. Avant d’entrer sur scène, certains comédiens demandent simplement l’heure à un technicien. D’autres auront besoin de quelques mouvements de respiration pour se décontracter. Chacun doit trouver le remède qui lui convient le mieux, simple, rapide et discret à mettre en pratique. En pleine intervention, capitalisez sur les moments forts de votre prise de parole. Cela aura pour effet de recentrer votre attention et celle de l’auditoire.
6. Faire court
Même si vous avez beaucoup à dire, n’oubliez pas que le temps d’attention de l’auditoire est limité. Allez à l’essentiel, sans diluer l’information dans des phrases inutiles. Sachez que le seuil d’attention maximale d’un auditoire dépasse rarement les dix minutes. Quand vous devez respecter un timing, faites toujours plus court, surtout si vous intervenez tard dans le programme. Entraînez-vous à parler 15% de temps en moins que ce qui est prévu. Cela vous laissera du temps pour d’éventuelles interventions du public, pour développer un point qui intéresse particulièrement… ou pour rattraper le retard accumulé.
Pour apprendre à bien prendre la parole en public