Concernés par la révolution digitale, les dirigeants ont conscience qu’ils doivent former leurs collaborateurs… mais ne le font pas assez, dévoile une étude Elabe.
Voici les questions auxquelles répond l’étude « Enjeux internationaux, environnementaux et numériques : perceptions, attentes et solutions envisagées par les chefs d’entreprise« . Ce sondage a été réalisé par l’institut Elabe pour le Medef qui a organisé le 15 et 16 mars 2017 la troisième édition de son université numérique, un événement dont le Journal Du Net est partenaire.
Principal enseignement de l’étude : la transformation digitale n’épargne pratiquement aucune entreprise : 94% des dirigeants interrogés estiment qu’elle a un impact sur leur société. Selon 68% du panel, la transformation numérique se fait ressentir aussi bien sur l’activité commerciale que sur l’organisation du travail.
La transformation des entreprises par le digital est loin d’être une théorie. Dans 84% des entreprises faisant partie du panel Medef/Elabe, elle se traduit par l’arrivée d’un nouveau matériel et de nouveaux outils, mais aussi par des changements dans l’organisation du travail (74%) et par de nouvelles attentes ou demandes de clients (72%).
Pour 39% des dirigeants, le digital pourrait conduire à une transformation voire à une disparition de certains métiers
Elle peut même s’avérer dangereuse pour les structures qui peinent à se mettre à la page. Ainsi, la transformation numérique fait apparaître de nouveaux business models et une remise en question des modèles existants pour 59% des dirigeants interrogés (78% dans le secteur du commerce qui sont de plus en plus confrontés à des clients digitalisés qui peuvent préférer l’achat en ligne au shopping traditionnel). De même, pour 39% du panel elle se caractérise par des transformations, voire par la disparition de certains métiers. Une fois encore, le secteur du commerce est bien au-dessus de la moyenne (57%).
Face à une économie en pleine transformation, les dirigeants ont besoin d’aide. Selon l’étude Elabe, une initiative semble plébiscitée par les dirigeants : l’échange de bonnes pratiques venant d’autres entreprises. 76% estiment que cela est utile. Notons que si 17% des personnes interrogées trouvent cela très utile, la proportion s’élève à 32% chez les dirigeants d’entreprises qui ont entre 50 et 99 salariés.
Ce partage de la connaissance devance nettement la mise à disposition d’auto-diagnostics (53%), de guides (53%), la publication d’études sectorielles (47%) ou encore un accompagnement par des conseillers ou des consultants (46%).
Seules 54% des entreprises ont déployé des formations d’accompagnement à la transition digitale
Mais pour franchir avec succès et agilité les défis posés par la transformation digitale, il ne suffit pas de tout miser sur le dirigeant. L’étude Elabe/Medef est catégorique : l’accent doit également être mis sur la formation des salariés. Les 202 dirigeants interrogés sont 8 sur 10 (81%) à estimer que la formation professionnelle des salariés aux transformations en cours permet de renforcer la capacité des entreprises à se saisir de nouvelles opportunités de croissance. Seule une petite minorité (6%) se déclare en désaccord avec ces propos.
Toutefois, à l’heure actuelle, l’étude révèle une distorsion entre les intentions et la réalité. Seules 54% des entreprises ont déployé des formations pour accompagner leurs collaborateurs dans la transition numérique (dans le secteur du commerce, la proportion est de 76%). C’est toutefois plus que dans la transition verte (45%) et le développement international (16%).
C’est une étape essentielle et même obligatoire pour une entreprise mais ce n’est pas un jeu d’enfant. Même si tous souhaitent faire une transformation numérique, peu auront la faculté d’y parvenir à 100%. Car il faut aussi et surtout impliqué les collaborateurs à prendre part à cette transformation digitale.
A propos de la disparition probable de certains métiers à cause de la transformation numérique, quels secteurs seront les plus touchés?
Des métiers disparaissent, d’autres apparaissent, cela est vrai depuis toujours. La transformation numérique est une évolution, et tous les métiers sont ou seront impactés. Toutes les tâches qui peuvent être automatisées le seront à plus ou moins longue échéance. Cela concerne aussi bien par exemple les métiers du marketing (en cours depuis quelques années) que celui des notaires ou des comptables (plus ou moins en cours). Chaque métier doit se poser la question de son évolution, et anticiper le changement pour éviter que l’évolution ne se fasse dans la précipitation ou la « souffrance ».