Une enquête Cadreo sur « Les cadres face au management », publiée fin février, révèle que le défaut d’accompagnement des managers pèse sur l’exercice de leurs responsabilités.
Neuf managers sur dix aiment manager, selon une enquête Cadreo menée auprès de 630 cadres. L’exercice d’encadrement leur plaît d’abord pour le rapport humain instauré, mais aussi pour la possibilité de mener un projet de A à Z et d’assumer des responsabilités supplémentaires. Contre-intuitivement, ces managers en poste depuis au moins six ans se disent en revanche peu motivés par le statut social et par le titre, des éléments qui font douter toutefois de leur recul car dans le même sondage la moitié d’entre eux déclarent goûter le pouvoir de la… délégation. Pourtant, interrogés sur la vision de leur carrière à long terme, 29% se disent prêts à abandonner leur fonction à salaire égal, quel que soit l’effectif encadré. Cette responsabilité serait par trop chronophage, occupant plus de 25% de leur emploi du temps. Elle serait également trop lourde eu égard aux moyens alloués : manque de budgets pour récompenser les meilleurs éléments, pour s’adjoindre un renfort ne serait-ce que temporaire ou encore pour se former (efficacité managériale, conduite de projets etc). La moitié des responsables pointent enfin le manque d’accompagnement de l’entreprise, alors même qu’ils se montrent loyaux vis-à-vis de leur direction générale. Toujours selon Cadreo, 73 % d’entre eux se déclarent « en désaccord avec la politique managériale », mais appliquent malgré tout les consignes données.
Un autre Observatoire du management, diligenté par Oasys Mobilisation et Kantar TNS, confirme ces ressentis. Interrogés par TNS, les managers estiment leur engagement élevé mais reconnaissent des conditions de travail stressantes. Soumis à la pression du court terme, ils disent manquer de moyens et de soutien de la part de leur hiérarchie, victimes de ce que nombre de consultants appellent le syndrome du « club sandwich » ou encore « du millefeuille » qui se manifeste par une accumulation de responsabilités, assorties d’injonctions contradictoires, sans qu’aucune initiative de réaménagement de ces couches ne soit opérée. Sur ce point, rien de bien nouveau, si ce n’est que le défaut de candidatures pour des responsabilités et promotions managériales commence à poser question aux DRH.
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