Économie de la fonctionnalité et de la coopération (EFC)


L’économie de fonctionnalité et de la coopération (EFC) est un modèle économique qui repose sur la vente d’un usage ou même d’une performance plutôt qu’un objet ou un service.
L'incertitude et la courte visibilité grandissantes nous poussent à s'interroger sur la façon de fidéliser ses clients, atteindre ses objectifs de croissance et pérenniser son activité.
- Quelle nouvelle relation peut-on imaginer avec nos clients existants et futurs ?
- Comment valoriser nos compétences et autres actifs intangibles ?
- Comment répartir la valeur entre toutes les parties prenantes ?
Nouveaux modèles économiques : qu'entendons-nous ?
De manière trop conceptuelle, un modèle économique est un processus de création de valeur. Ce que nous pouvons traduire derrière cette notion de « valeur » dépend du prisme de lecture, de la logique économique qui nous domine bien souvent sans en prendre conscience.
L’enjeu des nouveaux modèles économiques est donc de redéfinir collectivement ce qui a de la valeur et comment peut-on la produire autrement, dans une perspective de développement plus souhaitable d’un point de vue social et environnemental.
Ce prisme des nouveaux modèles considère aussi, parallèlement et systémiquement, la soutenabilité financière comme une déterminante centrale. Non pas comme un enjeu à sacrifier ou simplement à repeindre en vert. Nous pouvons affirmer (à partir de nos expérimentations concrètes) que le prisme de l’Economie de la Fonctionnalité et de la Coopération (EFC), comme nouveau modèle économique en ce qu’il redéfinit ce qui a la valeur (les effets utiles plutôt que les volumes de biens et services standards) et la manière de la produire, permet de faire converger nos intérêts financiers avec les enjeux sociaux et environnementaux, là où ils s’opposent quasiment en permanence.
En économie, se distinguent la valeur économique et la valeur d’usage
La valeur économique représente la dimension « monétaire » du modèle économique. C’est-à-dire le processus de capture de valeur sous forme d’argent. Cette dimension focalise l’attention dans une logique « financiarisée ».
Pour autant, un modèle économique n’est pas simplement quelque chose qui relève des affaires, quelque chose d’enfermé dans le système marchand, dans la manière dont on génère de l’argent et où l’on fait du business.
Les anglo-saxons utilise le mot « Business Model » pour aborder le sujet du modèle économique. Cette expression que nous avons fini par adopter, n'est pas réellement adaptée. Elle met uniquement l’accent sur l’échange marchand. C’est-à-dire les conditions dans lesquelles une activité génère de l’argent, donc le modèle d'affaire. Ce qui met l’accent avant toutes autres considérations sur la notion de rentabilité. La rentabilité d’une organisation est bien entendu nécessaire, importante et décisive. Il n’y a pas de modèle économique sans rentabilité. Ce n’est pas pour autant la seule question à poser, ni même la question centrale.
Comment aborder la question du modèle économique ?
Aborder la question du modèle économique est donc un sujet bien plus large, comportant certes le sujet du modèle d’affaire, mais aussi la manière dont on va produire un bien ou un service de manière plus ou moins standardisée, plus ou moins circulaire.
Le sujet du modèle économique doit englober également la manière dont l’entreprise va contractualiser. À savoir que l’offre peut être standardisée, auquel cas peu importe le client, ou bien spécialisée et valorisée en fonction de la situation de travail vécue, dans d’autres temporalité que celui d’un devis prédictif, au travers d’autres considérations que des volumes de marchandises (notamment dans une logique de valorisation des effets utiles produits).
Le mode de financement impacte lui aussi, parfois de manière absolue, la mécanique de ce que nous appelons modèle économique. L’exemple de certains acteurs publics qui financent des volumes de prestations de service est un bon exemple de ce qui peut conditionner toute une proposition de valeur.
En effet, la véritable question centrale du modèle économique : c’est l’utilité, c’est cette fameuse valeur d’usage.
La valeur d’usage interroge ce qui est utile. Ce en quoi ce qu’une organisation produit répond de manière juste et censée à un besoin réel. La principale raison pour laquelle nous ne parvenons pas à rentrer pleinement dans un développement durable, c’est bien parce que ce n’est pas parce que l’on produit des effets utiles que l’on capte de l’argent.
La notion « d’effets utiles » révèle ce qui, généralement, relève quasiment de l’accessoire dans des considérations standards : comme la création de lien social, la préservation de l’environnement, la pertinence d’un usage dans le temps. Des données qui ne se calculent pas et ne peuvent ni se présumer, ni se comparer dans ce piège que beaucoup appelle « le marché ».
Traditionnellement, ce n’est pas, par exemple, parce qu’un imprimeur se préoccupe des économies de papier qu’il peut réaliser, ou de la pertinence des documents qu’on lui demande d’imprimer, qu’il va gagner plus d’argent, mais uniquement s’il réussit à vendre le plus d’impressions à ses clients. Ce, sans comprendre véritablement leurs usages, leurs besoins réels qui, au-delà de l’impression de documents, sont des besoins de communication (à l’échelle d’une fonctionnalité). Ce, sans pouvoir réellement envisager de contribuer à la préservation des ressources non renouvelables qu’il mobilise, puisque sa rentabilité dépend de volume à faire consommer. Mettre au travail les perspectives d’un nouveau modèle économique pour une imprimerie, a permis, par exemple, à chiffre d’affaires égal, de consommer moitié moins de matières premières (papiers, encre, etc.).
Enfin, la réflexion sur le modèle économique va questionner la manière dont l’entreprise est gouvernée : à savoir si l’organisation est pyramidale, avec un grand commanditaire au sommet, ou bien transversale, avec des parties prenantes associées dans la prise de décision, etc.
L'EFC, cette approche des nouveaux modèles économiques, cette doctrine (et donc ce langage), est inspiré ou tient pour crédit les travaux du laboratoire de recherche et d’intervention ATEMIS. Dans sa série de vidéos « Transitions économiques de territoires vers le Développement Durable », le Cerdd propose par ce lien : une « Interview de Christian Du Tertre, Directeur Scientifique d’Atemis sur les nouveaux modèles économiques d’entreprises et de développement des territoires. » Celle-ci est un excellent moyen de compléter la compréhension des enjeux de questionner son modèle économique pour assurer la pérennité de son entreprise et la coopération avec son écosystème.
Un atelier pour comprendre concrètement comment amorcer la transition
Cet atelier sur-mesure vous apportera des éléments de réponse à vos enjeux d'économie de la fonctionnalité et de coopération, de découplage entre valeur ajoutée et consommation de ressources.
Dans ce modèle, il n’y plus de transfert de propriété du bien qui reste propriété du producteur sur tout son cycle de vie. Celui-ci a alors intérêt à augmenter la durabilité du produit, et minimiser les externalités environnementales (consommation d’eau, d’énergie, production de déchets, etc.).
Cette nouvelle approche permet également de relocaliser des emplois associés notamment à la surveillance et la maintenance du bien pour l’usage proposé. L’économie de la fonctionnalité et de la coopération offre une nouvelle approche favorisant l’efficience économique, environnementale et sociétale et contribue au développement durable.
Comment ce modèle peut-il être envisagé dans votre secteur d’activité ? Quels en sont les points fondamentaux à envisager ? Comment en parler en interne et embarquer les équipes ? Quels sont les points de vigilance ? Quels sont les critères-clés de réussite ?
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