Garantie des vices cachés, de conformité ou commerciale : quels délais pour agir ?
Il n'est pas toujours évident pour l'acheteur, comme pour le vendeur d'un bien, de comprendre ce que recouvrent les termes de "garantie de conformité" , de "garantie des vices cachés" ou encore de "garantie commerciale" . Il est pourtant important de les distinguer, car ces garanties s'appliquent chacune à des situations spécifiques. Leurs régimes juridiques et délais de mise en œuvre varient.
La garantie légale de conformité : le bien acheté doit être conforme à l'accord des parties
Cette garantie est due par le vendeur professionnel au client consommateur.
Le produit livré doit être propre à l'usage habituellement attendu d'un bien semblable ou présenter les caractéristiques définies d'un commun accord entre les parties (un ordinateur présenté comme ayant 512 Go de mémoire sera non conforme, même s'il fonctionne très bien, s'il s'avère qu'il n'a en réalité que 256 Go de mémoire).
Le défaut est présumé avoir existé dès l'origine s'il apparaît moins de deux ans après l'achat pour un bien neuf, ou s'il apparaît moins de six mois après l'achat pour un bien d'occasion. Le vendeur peut néanmoins contester sa responsabilité s'il parvient à démontrer par exemple que le produit a été modifié postérieurement à l'achat.
L'action résultant d'un défaut de conformité se prescrit par deux ans à compter de la délivrance du bien. Le consommateur qui découvrirait une non-conformité vingt-deux mois après son achat a donc intérêt à agir en justice très vite (il ne lui reste plus que deux mois) sous peine de perdre tout recours au titre de la garantie de conformité.
La garantie légale des vices cachés : le vendeur garantit le bien contre ses défauts cachés
Cette garantie est due par tout vendeur au profit de tout acquéreur qu'il soit professionnel ou consommateur.
Le vendeur doit garantir l'acquéreur contre tous les défauts cachés au jour de la vente qui rendent le bien acheté impropre à son usage ou qui en diminuent tellement l'usage que l'acquéreur ne l'aurait pas acheté s'il avait connu ces défauts. Ce n'est que très limitativement à l'égard des professionnels de même spécialité qu'un vendeur peut contractuellement exclure la garantie des vices cachés. Le délai d'action en justice est de deux ans à compter de la découverte du vice (et non de l'achat).
Un client qui découvre un vice caché 18 mois après l'achat pourra donc engager une procédure judiciaire pendant deux ans soit jusqu'au terme d'un délai de trois ans et demi après la date d'achat.
Est-ce à dire que le commerçant qui a mis le produit sur le marché pourrait voir sa responsabilité engagée, si un défaut venait à apparaitre par exemple sept ans après la vente si le client agit dans les deux années qui suivent ? Non, car les obligations nées à l'occasion de leur commerce entre commerçants ou entre commerçants et non-commerçants se prescrivent par cinq ans en général . Le délai d'action en justice de deux ans à compter de la découverte du risque est donc enfermé dans ce délai de cinq ans.
Ainsi, le client qui découvrirait un vice caché quatre ans et demi après avoir acheté un bien n'a plus deux ans pour agir mais seulement six mois à peine de prescription.
Les garanties commerciales s'ajoutent aux autres garanties
Tout vendeur est libre d'offrir à ses clients professionnels ou consommateurs une garantie commerciale sous des conditions et pour une durée qu'il détermine. Cette garantie peut certes être intéressante pour le client pour autant qu'elle ne lui fasse pas oublier, qu'en plus de cette garantie commerciale, il bénéficie toujours des garanties prévues par la loi, à savoir la garantie légale des vices cachés et, pour le consommateur, la garantie légale de conformité. Elle ne s'y substitue donc pas.
Un recours fondé sur la responsabilité du fait des produits défectueux est possible
La victime d'un produit qui se révèle défectueux et provoque un dommage après l'échéance des délais de la garantie de conformité, de la garantie des vices cachés et de la garantie commerciale, se trouve-t-elle privée de tout recours ? Non, au-delà des garanties, la victime aura la possibilité d'agir sur le fondement de la responsabilité du fait des produits défectueux pour obtenir réparation du dommage subi contre le producteur ou, si celui-ci n'est pas identifiable, contre le vendeur ou le fournisseur. La victime doit agir dans les trois ans à compter du jour où elle a eu ou aurait dû avoir connaissance du dommage, du défaut et de l'identité du producteur. Quant à la responsabilité du producteur, elle s'éteint dix ans après la mise sur le marché du produit.
Note : Si vous souhaitez tout savoir sur la garantie des biens durables, nous publions un livre précis, simple et détaillé sur le sujet, disponible ici.
Source : chefdentreprise.com
Prêts à développer une stratégie de Croissance Servicielle ?
Êtes-vous prêts à donner un nouvel élan à votre entreprise, à travers une approche orientée Services, une relation clients singulière et fidélisante, un modèle économique disruptif et en phase avec votre politique RSE, une politique managériale adaptée à toutes les générations, une performance commerciale revisitée et durable, et/ou des coopérations clients-fournisseurs-partenaires inédites et à forte valeur ajoutée ?
Chez Service&Sens, nous sommes là pour vous guider dans le développement de votre stratégie de croissance sur mesure, en transformant chacun de vos défis en opportunités concrètes, portées par vos équipes.
Abonnez-vous à Transform'Action News, notre newsletter incontournable !
En vous abonnant, vous aurez un accès privilégié à un monde d'avantages. Tous les deux mois, nous vous partagerons des contenus exclusifs, des analyses prospectives, des actualités de l'industrie, des conseils d'experts et bien plus encore.
Rejoignez notre communauté dynamique et enrichissante dès maintenant en vous abonnant à notre newsletter.
C'est rapide, facile et gratuit. Et souvenez-vous, l'information est le pouvoir.
D'autres articles sur le même sujet
9/1/2024
Le travail n'est pas une torture
Nous entendons depuis de nombreuses années que l'origine du mot "travail" vient du latin "tripalium", qui désigne un instrument de torture… La persistance dans l'imaginaire collectif est très forte, et sert souvent à expliquer en quoi le travail peut être toxique. Mariette Darrigrand est sémiologue, spécialiste du langage médiatique. Dans son livre "L'atelier du tripalium : Non, travail ne vient pas de souffrance" (Edition Des Équateurs - Collection Mots contre maux), elle nous offre un regard différent sur l'origine du travail.
Quelles pistes pour l'après NPS ?
L'affaire a fait grand bruit : Gartner a rapporté que 75% des entreprises abandonneraient la mesure de la satisfaction par le NPS (Net Promoter Score) d'ici 2025.
18/5/2020
Covid-19 : quels impacts sur les objectifs de vos commerciaux ?
La crise sanitaire va amener les entreprises à réviser les objectifs des commerciaux. Un moment compliqué pour tous les managers. Cette décision doit être réfléchie en amont et doit prendre en compte de nombreux critères.